Fessée de maintenance

9 Sep 20160 commentaires

Une fessée « de maintenance », c’est une fessée administrée sans cause particulière dans le cadre d’une relation de discipline domestique, dans le seul but de rappeler à la personne corrigée à ses devoirs ou à soulager son stress. Cette fessée est donnée à date et heures fixes. Dans son livre-culte Éloge de la fessée, Jacques Serguine nous apprend qu’il fesse sa femme tous les mercredi. Dans une lointaine vie antérieure, je recevais une fessée de maintenance tous les dimanche à dix-sept heures précises…

Le caractère hebdomadaire n’a évidemment rien d’obligatoire. Une fessée de maintenance peut être programmée sur un intervalle beaucoup plus long. Ou, à l’inverse, elle peut être infligée quotidiennement – le matin au réveil histoire de démarrer la journée d’un bon pied, le soir pour libérer les tensions accumulées pendant la journée, voire même les deux !

 

Anticiper la fessée

 

Quel est l’intérêt d’une fessée de maintenance ? Eh bien, l’anticipation, principalement. Savoir qu’une fessée sera donnée tel jour à telle heure permet d’avoir cette fessée dans la tête bien avant qu’elle ne commence. On peut s’y préparer, faire monter la tension, choisir la tenue la plus appropriée. C’est la fessée cérémonieuse par excellence. Et nul besoin de trouver un motif pour la punition : cette fessée sera parce qu’elle est prévue au programme, parce que c’est une institution. Point final.

La fessée de maintenance sert aussi à désamorcer la pensée lorsqu’elle s’emballe. Le fantasme de fessée est chez moi comme une outre se remplissant d’eau petit à petit, au goutte-à-goutte. Au début, quand ma dernière correction ne remonte qu’à quelques jours, l’outre est encore détendue, flasque. Deux semaines plus tard, elle a bien grossi. Au bout d’un mois, elle est pleine à craquer.

Si l’attente se prolonge, mon fantasme grossit encore et encore, jusqu’à en devenir monstrueux, occuper tout l’espace. Jusqu’à ce que le mot « fessée » se mette à résonner dans mon cerveau plusieurs fois par minute. Jusqu’à ce que je ne puisse plus m’empêcher de regarder incessamment sur mon téléphone des images et des histoires de fessées, de ne plus penser qu’à la fessée, de résumer ma vie entière à un seul et gigantesque rêve de fessée, de n’être plus que chair à fessée. Il est alors grand temps qu’une main amie remette vigoureusement les compteurs à zéro.