Je suis ce qu’on appelle un « switch » : j’aime fesser et être fessé. Les deux rôles sont intimement liés dans mes fantasmes selon une sorte d’effet de balancier : je peux traverser des phases au cours desquelles j’ai terriblement envie de donner la fessée, suivies d’autres où je meurs d’envie de la recevoir. Et si j’aime la donner, c’est avant tout pour le bonheur de voir ma partenaire prendre du plaisir en la recevant puisque ce plaisir, je le connais si bien moi-même. La boucle est bouclée…

La fessée érotique, ce sont deux adultes qui décident, pour quelques instants, de quitter leur personnalité et leur habit social habituels pour entrer dans une autre dimension, secrète, où leurs désirs de domination et de soumission, de punition, de discipline, d’abandon de soi s’entremêlent dans une confusion vaporeuse. La fessée est un univers hors du temps, et c’est cela qui me fascine dans ce fantasme.

 

Vertige des profondeurs

 

Partir « hors du temps », cela veut dire m’allonger sur les cuisses accueillantes de ma partenaire, sentir ma croupe mise à nue par ses mains, me raidir sous l’effet des premières claques, me détendre au fur et à mesure que la fessée prend son « rythme de croisière », jusqu’à ressentir une sorte de vertige des profondeurs…

Quand ma partenaire me donne une fessée, je lui offre mon corps, ma volonté, ma dignité aussi. Oubliés le stress du travail, les responsabilités, les décisions à prendre, les petites et grandes tracasseries de la vie quotidienne… Quand je suis fessé par une femme, je me mets à sa merci. Je ne vis plus que pour cette fessée, pour cette punition. Je l’accepte, je le veux parce que j’ai confiance en elle, tout comme elle a confiance en moi quand vient mon tour de la corriger. Je ferme les yeux, j’encaisse les coups et le plaisir, et tout ce qui est autour de moi disparaît.