Aux origines de mon désir de fessée

23 Déc 201613 commentaires

Mon rapport à la fessée opère un mouvement de balancier. Il est des périodes de ma vie où je ne pense qu’à la donner. Il en est d’autres où je ne rêve que de la recevoir. Ces deux phases sont aussi intenses l’une que l’autre, et peuvent s’intervertir à tout moment, sans prévenir.

Mon désir de fessée remonte à aussi loin que je puisse me souvenir. Lorsque j’étais enfant, rien qu’entendre le mot « fessée » – ou mieux: être menacé d’une fessée – déclenchait en moi une cascade de sensations mêlant crainte, fascination et désir. Il m’arrivait aussi de tout faire pour recevoir une correction, et de prendre secrètement un grand plaisir lorsqu’elle m’était enfin administrée. Aujourd’hui encore, les souvenirs brumeux de ces fessées reçues dans l’enfance suffisent à me mettre dans un état second, comme si je touchais à la racine la plus profonde de mes fantasmes.

Par exemple je me souviens d’un soir – je ne sais plus quel âge j’avais – où ma mère m’avait surpris à lire une bande dessinée dans mon lit avec la lumière allumée, alors qu’il était tard et qu’il y avait école le lendemain. Elle m’avait grondé, avait éteint la lumière, et m’avait lancé en quittant la pièce un: « tu mériterais une bonne fessée ! » Puis elle était retournée dans le salon où mes parents passaient la soirée avec des amis invités pour le dîner.

Et moi tout à coup j’ai eu très envie de la recevoir, cette fessée… Alors quelques minutes plus tard, j’ai rallumé la lumière, je me suis remis à lire et j’ai attendu, en imaginant avec délice ce qui allait se passer.

Naturellement, ma mère est revenue à pas de loups pour vérifier que je ne lui avais pas désobéi à nouveau… La porte de ma chambre s’est brusquement ouverte et ma mère s’est dirigée vers moi à grands pas en disant: « cette fois, je vais te donner une fessée! »

J’ai dit « nooon! » (alors qu’intérieurement, je jubilais). Ma mère s’est assise sur mon lit et m’a placé de force sur ses genoux. Elle s’était faite élégante pour recevoir ses amis et portait une belle robe noire. Elle a baissé mon pantalon de pyjama et a commencé à me fesser très énergiquement. Je me suis un peu débattu et j’ai crié, en pensant aux invités dans le salon qui devaient tout entendre de loin. Le fait que tout le monde sache que j’étais en train de recevoir une fessée me plaisait beaucoup.

La fessée a duré très longtemps, comme d’habitude. L’une des particularités de ma mère quand elle me fessait était que, quand je me protégeais les fesses avec les mains parce que ça faisait mal, elle ne me les retirait pas de force: elle faisait une pause, elle attendait que je retire ma main de mon propre gré, puis elle reprenait la fessée sur le même rythme. Quand elle a jugé que j’avais été assez puni, elle m’a relevé, elle m’a remis mon pantalon de pyjama et elle est repartie avec les invités avoir proféré je ne sais plus quel avertissement. J’ai très bien dormi cette nuit là!

 

Délicieuse entre adultes, dangereuse pour les enfants

 

Je suis parfois un peu mal à l’aise quand je pense aux origines de mon fantasme, tant il est clair que ces fessées parentales ont été déterminantes pour ma sexualité. C’est une des raisons pour lesquelles je me suis fixé pour principe de ne jamais, jamais lever la main sur un enfant. La fessée comme châtiment corporel est, je comprends bien pourquoi, considérée comme sexuellement dangereuse. Certains, et je suis d’accord avec eux, l’assimilent à un viol.

Reste que maintenant que ce fantasme est en moi, je dois faire avec, et pour tout dire, tant que je ne suis pas obligé de le réprimer, il ne me dérange pas le moins du monde… Mon désir de recevoir la fessée n’a jamais disparu. Il revient par intermittence, alternant avec l’envie de la donner comme je l’expliquais plus haut.

Cette envie de fessée peut survenir à tout moment, mais il est des périodes plus propices que d’autres: quand j’ai conscience d’avoir fait quelque chose de mal, après une dispute (il n’est de meilleure réconciliation que celle qui survient par la fessée!) ou encore dans les moments de stress, de surmenage ou d’abattement, quand j’ai envie de changer de peau, de me soumettre à une main sévère et de tout oublier le moment d’une bonne correction…

Rares sont les personnes étrangères à notre fantasme qui peuvent bien comprendre le désir de fessée. Ma « particularité » m’a parfois valu des réactions très négatives, voire des insultes, de la part de gens ne parvenant pas à faire la différence entre un jeu érotique entre adultes (que je pratique avec enthousiasme) et la violence conjugale ou les châtiments corporels (que je réprouve énergiquement). Quand on a la chance d’avoir un partenaire aimant vous la donner, une bonne correction remplace pourtant avantageusement – et sans le moindre coût pour l’assurance-maladie – tous les antidépresseurs, anxiolytiques et somnifères du monde !

Je suis toujours fasciné par la diversité des façons dont le fantasme de la fessée parvient à s’enraciner dans le psyché d’un homme ou d’une femme. Pour certains comme moi (mais nous sommes compte fait relativement rares, du moins il me semble) le point de départ fut un châtiment reçu dans l’enfance. Pour d’autres ce fut une fessée vue ou entendue. Certains situent l’origine de leur fantasme dans une lecture, dans un film, ou même simplement dans un échange au cours duquel le mot « fessée » fut prononcé… La fessée, en Occident, semble profondément gravée dans notre imaginaire érotique collectif. Decouvrirait-on un gène de la fessée que cela ne m’étonnerait pas le moins du monde.

Et chez vous, qu’est-ce qui a bien pu déclencher votre désir de fessee? N’hésitez pas à me raconter votre propre expérience en la matière. Peut-être m’inspirera-t-elle une future séance de photos…